Et si aimer n’était pas s’oublier ?
Quand le besoin de lien devient une blessure invisible chez les femmes
Le 25/04/25
Elle sourit, gère, relie. Au travail, à la maison, dans son couple, dans sa famille. Elle tient les liens, souvent au prix d’elle-même. Jusqu’au jour où le vase se brise. Il ne déborde pas : il casse. C’est souvent dans ce fracas que beaucoup de femmes réalisent qu’elles ont tout donné, sauf à elles-mêmes.
Pourquoi tant de femmes s’épuisent-elles dans leur manière d’aimer ? Que vient dire ce besoin de lien qui les pousse parfois jusqu’à l’oubli de soi ? Et surtout, comment peut-on aimer autrement, en se respectant ?
1. Le lien, un besoin fondamental... et un terrain blessé
Dès les premiers jours de la vie, notre cerveau affectif se structure autour du lien d’attachement. Ces 1000 premiers jours, si chers à Boris Cyrulnik, sont également au cœur du travail d’Isabelle Filliozat. Tous deux insistent sur l’importance cruciale de cette période pour le développement de la sécurité intérieure, de la confiance en soi et de la capacité future à entrer en relation.
Le psychiatre et psychanalyste Donald Winnicott, père de la théorie du lien d'attachement, parlait déjà de l'importance du « care », du soin maternel régulier, réchauffant, dans la construction du soi. Il insistait sur le rôle de la mère suffisamment bonne, capable d'offrir un environnement sécurisant, sans être parfaite. C'est dans ce contexte que se crée l'espace transitionnel, ce lieu où l'enfant peut éprouver le monde et se séparer progressivement, sans se détruire.
"Il avait tout pour survivre confortablement, un lit pour dormir, un réfrigérateur pour se nourrir et un écran pour ne pas s’ennuyer. Il ne lui manquait que l’essentiel, l’attachement pour le sécuriser et le sens qu’il faut donner aux inévitables épreuves de la vie."
— Boris Cyrulnik
Quand ce lien a été instable, insécurisant ou absent, il laisse en nous une mémoire corporelle silencieuse, mais agissante. On cherche alors dans l’autre ce que l’on n’a pas reçu : une sensation de sécurité. On aime à la mesure de notre manque. C'est aussi ce que décrit Lise Bourbeau dans Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même, où les blessures de rejet, d'abandon, d'humiliation, de trahison ou d'injustice teintent toutes nos relations, y compris avec nous-mêmes.
2. Le masque de celle qu’on attend
Certaines femmes ont appris très tôt à être ce que l’on attendait d’elles : sages, discrètes, efficaces, aimables. Pas elles-mêmes. Cela devient un automatisme : répondre aux besoins des autres, maintenir la paix, s’oublier pour ne pas être rejetées.
Ce conditionnement s’ancre profondément. Il se traduit par l’incapacité à dire non, la difficulté à se prioriser, et même à savoir ce que l’on ressent. Il se rejoue jusque dans les rêves, peuplés de luttes, de guerres, de fuites. Et souvent, ce n'est que lorsque le corps crie à travers l'épuisement, les insomnies ou les troubles psychosomatiques, que la sonnette d'alarme se fait entendre.
On ne le sait pas toujours, mais c’est le traumatisme complexe qui parle. Il brouille le lien à soi, déforme le lien à l’autre.
3. Quand le lien s’effondre, un chemin vers soi peut s’ouvrir
Un jour, le vase casse. Trop de gouttes, trop de silences, trop déjà. Et c’est dans cette fissure que quelque chose peut commencer. Une relecture. Une rencontre. Un appel à ne plus se fuir.
Car il y a, dans l’effondrement, une opportunité de renaissance. Avec du courage, un cadre sécurisé et un accompagnement ajusté, on peut revisiter ses liens. Détisser ce qui nous enferme. Et tisser autre chose : une relation de vérité avec soi.
4. Aimer sans se quitter : un apprentissage possible à tout âge
Le lien à soi est la matrice de tous les autres. Sans lui, aimer l’autre devient un acte d’oubli. Mais avec lui, aimer devient un acte d’ancrage, d’ouverture, de joie.
Chez Plumes, j’accompagne souvent des femmes qui, comme vous peut-être, se sentent perdues dans leurs propres schémas relationnels. Par la création, la parole, l’ancrage corporel, nous allons ensemble à la rencontre de cette part en vous qui a besoin d’être rassurée, vue, honorée. Il n'y a aucun prérequis : ni pour créer, ni pour ressentir. Juste un appel à se retrouver.
Je vous offre en complément un exercice de libération symbolique du lien à télécharger librement ici : je souhaite recevoir mon rituel de reconnexion. Il peut être une première étape douce et profonde vers cette reconnexion à vous.
Il ne s’agit pas de couper les liens, mais de les transformer. En commençant par celui que vous avez avec vous-même.
Conclusion : une invitation à renouer en douceur
Le lien ne doit plus être une corde qui étouffe, mais un fil de soie qui relie. Aimer n’est pas s’oublier. Et vous avez le droit d’apprendre, ou de réapprendre, à tisser des relations sécurisantes, qui vous nourrissent sans vous effacer.
Et vous, où en est votre lien avec vous-même ?
Si ces mots résonnent, je vous invite à prendre le temps d’un rendez-vous, d’un atelier ou d’un cercle. Un espace pour déposer, explorer, transformer.
Parce que chaque femme mérite de ne plus s’épuiser à aimer.
Parce que guérir l'attachement, c'est aussi choisir la paix.
Sources et inspirations :
- Boris Cyrulnik, L'amour n'est pas un sentiment (2024), Éditions Odile Jacob
- Donald Winnicott, Jeu et réalité : L'espace potentiel (1971)
- Isabelle Filliozat, Il n'y a pas de parent parfait (2007)
- Lise Bourbeau, Les 5 blessures qui empêchent d'être soi-même (2000)
- Mon expérience d'accompagnement en art-thérapie, psychologie positive et travail psychocorporel
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